Patrimoine
La chapelle des Crues
La chapelle gothique située dans l’ancien cimetière, à l’entrée sud du village, est le monument le plus ancien de la commune puisqu'il date vraisemblablement du 16e siècle.
Elle est fermée par le porche de l’ancienne église Saint-Donat, dont elle était la chapelle latérale sud.
Elle contient la pierre tombale de Camille de Crues, sur laquelle est inscrite la généalogie de la famille de Crues de 1260 à 1727, et qui a été classée sur l’inventaire des Monuments Historiques le 5 octobre 1920.
Dans un état de délabrement préoccupant en fin de 20e siècle, elle a été mise hors d’air et hors d’eau par la municipalité en 1990, en partie grâce à des dons des habitants. Cependant le mobilier intérieur reste fortement dégradé et risque de ne jamais pouvoir être restauré, en raison de coûts inaccessibles au budget communal.
A l'origine, l'ancienne église Saint Donat : L’origine de la paroisse remonte au moins à 1183 puisqu’une bulle du pape Lucius III en faisait mention à cette date. Elle fut dédiée à la « Sainte Croix » avant de l’être à l’évêque « guérisseur » Saint Donat au 18e siècle. Ce changement peut s’expliquer par le fait que le petit peuple de Sainte-Croix eut beaucoup à souffrir de la « fièvre des marais ».
Cette église était située à l’emplacement de l’ancien cimetière. Vue de la route, elle devait avoir belle allure : un élégant porche roman regardant la vallée ouvrait sur une nef de plan rectangulaire, éclairée par deux fenêtres et flanquée d’une chapelle au sud. Le clocher, qui était placé sur le choeur face à la pente, fut détruit en 1792 ou 1793. Il renfermait quatre cloches qui ont disparu durant cette période.
La petite surface de l’édifice et son état de délabrement motivèrent en partie sa destruction en 1891. Il n’en subsiste que la chapelle seigneuriale.
La chapelle des seigneurs de Crues : Sainte-Croix était avant la Révolution une seigneurie dont le fief principal était le château situé au bord du plateau, juste au-dessus du cimetière.
Les derniers sires furent ceux de la famille de Crues qui ont dominé le village de 1655 à 1828. Mais cette chapelle leur était sans doute antérieure.
Le porche de l’ancienne église Saint Donat a été conservé et encastré dans l’ogive blanche (arcade extérieure) ouvrant autrefois sur la nef.
Il est surmonté d’une archivolte (arcade intermédiaire) qui s’appuie sur deux socles ayant autrefois comporté les écussons des familles de Crues et d’Agnot (dont était originaire l’épouse de Louis-Marc de Crues).
Sa double arcade (intérieure) jadis peinte en rouge brun (dont il reste des traces nettes) repose sur des piédroits moulurés en rouleaux également peints, dont l’un porte la date de 1565.
L'intérieur de la chapelle : Une fenêtre gothique à meneaux orne le mur sud. Le vitrail à dessins géométriques est récent. Au-dessous de cette baie est scellée une piscine liturgique de style renaissance surmontée d’une tête de mort.
A gauche de l’ouverture subsistent les restes d’une esquisse de fresque montrant un cheval devant un portique. On se plaît à imaginer que ce dessin pourrait témoigner du passage de gentilshommes italiens à la seigneurie saint-cruzienne entre 1550 et 1650 (Justinian Panse et François de Turetin).
Sur le mur ouest et sur la partie droite du mur sud, on voit encore les restes d’une litre seigneuriale qui représentait les armes des de Crues (« d’or à un pal de gueules chargé de trois croisettes d’argent »). C’est le seul endroit de la commune où l’on retrouve ce blason avec ses véritables couleurs, et qui est devenu celui de Sainte-Croix.
Au plafond, une croisée d’ogives (dont l’une indique la date de 1624) retombe sur des culs-de-lampes sculptés représentant les quatre évangélistes.
A la clef de voûte domine un christ en gloire.
La dalle funéraire et la généalogie de la famille de Crues : Au sol enfin, la dalle funéraire de Camille de Crues porte en gravure l’écusson et la généalogie de la famille depuis 1260 jusqu’à son arrivée à Sainte-Croix vers le milieu du 17e siècle.
On trouve également les armes des familles d’alliances.
Sauf Guy de Crues et son épouse, aucun des personnages mentionnés sur le pourtour du blason n’a connu Sainte-Croix. Les noms des descendants de Guy de Crues ne sont donc pas portés sur cette dalle.
Cette pierre tombale a été classée sur l’inventaire des monuments historiques en 1920.
Le château
Le château de Sainte-Croix, ancien domaine des seigneurs de Crues, existait déjà en 1281, date à laquelle il appartenait à la seigneurie de Montluel.
Selon l’historien Guigue, une maison-forte aurait été ruinée et pillée en 1325 à Sainte-Croix lors des affrontements entre les troupes du dauphin du Viennois et celles des alliés des Comtes de Savoie. Certains historiens ont parfois affirmé que cette maison-forte fut l’ancêtre du château. Rien n’est moins sûr.
En 1828 encore, c’était un bâtiment en briques rouges, en forme de U ouvert au couchant. Sa courtine sud était verrouillée par une tour ronde surplombant la vallée.
Vers 1870, ses propriétaires le firent évoluer en une résidence bourgeoise et détruisirent sa tour et son aile sud.
Vers 1990, le comité d’entreprise d’EDF le transforma en un restaurant et en fit disparaître les dernières traces historiques.
Seul vestige partiellement conservé à ce jour, le porche d’une tour rectangulaire qui permettait l’accès à la cour intérieure.
Le château, devenu "Domaine de Sainte-Croix" est aujourd’hui la propriété du CMCAS de Lyon et du CCAS (comité d’entreprise d’EDF) qui se sont constitués en SCI. Ce statut permet aux agents d’EDF et GDF de profiter d’un lieu de villégiature (accueil de colonies de vacances, mais aussi des familles et amis d’agents) mais aussi d’ouvrir cette possibilité aux "extérieurs".
Les moulins
Le moulin de la Combe, à proximité de l'église, est déjà mentionné en 1665.
Le moulin des Vernes, en aval du village, existait avant la Révolution, au moins 1760 d'après la carte de Cassini. Il a servi de cadre au tournage des scènes du télé-film « Les Ephélides », avec Marina Vlady et Pierre Vaneck.
Ces moulins à eau (propriétés privées) ont cessé leur activité en 1910 et 1977, respectivement.
L'église Saint Donat
L’église Saint-Donat, néo-gothique, en pierres de taille, a été consacrée en 1892.
A l’entrée, à droite, un petit bénitier de marbre porte la date de 1650. Il pourrait provenir de l'ancienne église (dont la chapelle du cimetière était une annexe), tout comme la cloche.
Les vitraux, d’une superbe facture et dont la grande originalité est due à certains visages empruntés à des personnalités saint-cruziennes de l’époque, ont été conçus par le maître-verrier Baron de Lyon ; comme la chapelle, ils ont été restaurés grâce à l’aide financière des habitants, en 1997.
Le chœur est cintré de toiles marouflées : celles des murs est et ouest sont des œuvres (1888) du peintre Henry de Gaudemaris qui a également travaillé dans des églises de Trévoux, Fontaines sur Saône et Villeneuve-lès-Avignon.
A remarquer aussi les jolies stalles du chœur, peu habituelles dans une si petite commune.
L'ancienne maison communale et le puits fontaine
En 1860, la commune acheta la maison Blanc-Milleron afin d’en faire la maison d’école. Cette acquisition fut complétée en 1874 par celle de la maison Cottin, qui lui était attenante, pour abriter la salle de mairie.
Ce bâtiment existait déjà en 1834. Sa façade actuelle est très proche de ce qu’elle était à cette époque. Son toit, orné de deux bâtières, abritant chacune un oculus, et ses douze ouvertures coiffées de linteaux de pierre surmontés de frises en briques, affirment l’ancien caractère officiel de l’édifice qui symbolise les débuts de la scolarisation à Sainte-Croix.
Le puits-fontaine, qui lui fait face, fut installé par la commune en 1871 afin de susciter des habitudes de propreté chez les écoliers.
En 1903, l’école actuelle fut construite pour accueillir une population enfantine devenue très nombreuse (plus de soixante élèves). La maison communale fut revendue.
Le travail à ferrer
Le travail à ferrer les bœufs, installé aujourd’hui devant la mairie, était utilisé à Sainte-Croix dans la première partie du 20e siècle.
Il se trouvait alors de l’autre côté de la rue, près de la maison du maréchal-ferrant, Benoît GEORGES, qui l’utilisa jusqu’en 1955.
Vers 1990, ses propriétaires, M. et Mme GEORGES, le donnèrent au Musée des Pays de l’Ain où il demeura dans les archives. En 2000, le Maire Léon LEVRAT obtint son retour au village, sous forme de prêt-dépôt régulièrement renouvelable.
Ce matériel servait à poser des fers aux sabots des bœufs qui étaient la force motrice des travaux agricoles (labourage des terres, halage des charrettes de foins, ...). L’animal était immobilisé par des sangles, puis légèrement soulevé à l’aide d’une poulie.
Le travail perdit son usage lorsque l’agriculture se motorisa.
La halle
Ce magnifique ouvrage a été construit de 2000 à 2001.
Il est issu de la réflexion de deux artisans de la commune, Karl DOLFUS et Luc MARTIN, qui ont mené le projet de bout en bout, avec l’aide de joyeux compagnons venus de tout le village et des alentours.
Son inauguration, le 29 mai 2004, fut le prétexte d'une fête restée gravée dans l'esprit de tous les Saint-Cruziens qui y ont participé. A cette occasion, la pseudo-création de la RASC, République Autonome de Sainte-Croix, donna des sueurs froides aux plus hautes instances du département. Aucun humour, ces gens-là !
Très appréciée par les associations, les jeunes du village, les randonneurs et cyclistes, elle est devenue l’un des lieux phares de la commune. Depuis 2019, elle est également la maison commune du village ; il est donc possible d'y célébrer des mariages, des cérémonies officielles.
Les légendes
La source aux fées : Les fées ont toujours été nombreuses et actives à Sainte-Croix ! Celles qui nous intéressent ici vivaient en des temps reculés. Quelle idée leur prit d’aller se battre à sang au bord de la Sereine et aussi loin du village ? Il reste de cet épisode ces galets rouges que l’on trouve en grand nombre, drainés par les flots tumultueux tout au long de la rivière. Les scientifiques parleront de source ferrugineuse ou cuprifère. Des analyses sérieuses ont montré qu’il n’en est rien.
Quant à la raison de cette rixe légendaire ... Sur un sujet aussi sérieux, il vaut mieux croire les anciens : « elles se sont battues pour un Jules » disaient-ils !
Le souterrain du château : Il y a des souterrains plus ou moins avérés dans chaque village. Mais le nôtre est, bien entendu, plus véridique que celui des autres. La preuve : des anciens disent l’avoir emprunté du temps où leur dos était moins douloureux. L’ennui, c’est qu’il n’aboutit pas au même endroit selon les propos recueillis.
Pour certains, il permettait aux seigneurs de Crues de se rendre de leur château à leur chapelle située plus bas dans le cimetière. Pratique pour aller à la messe en des temps hostiles ! Pour d’autres, c’était l’évacuation des douves du château qui ressortait dans le bois de Botte. Tout est plausible. Il reste à trouver le ou les dits souterrains.
La Sereine
La Sereine prend sa source sur le plateau de la Dombes, à 306 m d'altitude sur la commune de Saint-André-de-Corcy et descend les vallons de la Côtière pour ralentir et se jeter dans le canal de Miribel, affluent non navigable de la rive droite du Rhône, sur le territoire de Beynost.
Elle coule globalement du nord vers le sud puis de l'est vers l'ouest, sur une distance d'environ 25 km.
La rivière a été détournée dans sa partie basse avec de nombreux aménagements et peut reprendre son ancien lit lors de fortes pluies.
La Sereine traverse plusieurs communes : Saint-André-de-Corcy, Cordieux (hameau de Montluel), Sainte-Croix, Montluel, La Boisse et Beynost.
Bassin versant : La Sereine prend sa source sur le plateau des Dombes (étangs) ; elle est la principale rivière de la Côtière. Elle traverse les vallons de la Côtière (moraine) où plusieurs ruisseaux du plateau - la Romagne (Cordieux - longue de 7,5 km), le torrent des Avoux (Montluel), torrent de Corbourg, torrent des Sirets, torrent Mousset, torrent Pellerin, torrent de Creux Vallier, pour la plupart à sec - viennent l’alimenter lors de fortes pluies. Le ruisseau de Raupand rejoint la Sereine en aval, à La Boisse. La Sereine finit sa course à Beynost, pour se jeter dans le canal de Miribel (Rhône).
Elle est peuplée de chevesnes, de brochets, de perches et même de truites, de grenouilles, de ragondins, de couleuvres, de hérons, et même de martins pêcheurs.
Les croix
La croix du Pilon
La croix de la Tuilerie
Les étangs
L'étang des Echaneaux
L'étang de Botte
Les tuileries
La tuilerie du Grillet fonctionna jusqu’en 1925.
D'autres tuileries existaient aux lieux-dits la Tuilerie, la Poterie et le Villand.